Délicatement, tu auras, à la lumière d'une bougie belle, démembré les rayures courantes de ma chemise d'inouïe. Tu auras, sous le souffle de tes lèvres de stèle, déposé de la pointe, sur ma poitrine atroce, du couteau une marque - délicate, tu auras.
Es-tu la vie ? La vis-je, oui, par le râle sourd de sa gorge, rougir mon sein nu comme ses joues de volcan ? Ou tracer sur ma peau le sillon des charrues ?
Délicieusement, tu auras, sur mon corps ruisselant, bu le vin de ma chair, tu le trouble du veuf. Et moi, terrassé, comme un ignoble bœuf, je verrai à mon cou, tes dents rouges maculées. Car tu auras, chienne sauvage, dans ta bouche sublime, pris le feu qui sue, blême, de ma gueule - délicieuse.
Es-tu la vie ? La vis-je, oui, par les tempes qui me quittent, renaître mon cœur froid dans sa fournaise blanche ? Ou tendre sous ma tête le drap doux du repos ? Es-tu la vie ? Morsure intense et charmante ?
22 décembre 2005
22 décembre 2005
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